Avec un taux de couverture des besoins en riz n’atteignant pas 30%, le Sénégal doit importer du riz pour nourrir sa population qui croît sans cesse. Le riz importé nous vient principalement d’Inde, de la Thaïlande, du Vietnam, du Brésil et de l’Argentine. Selon les données de l’ANSD, en 2014 le Sénégal a importé en moyenne 959 329 Tonnes de riz pour une valeur CAF de 179 milliards de Fcfa. En 2014, la moyenne mensuelle des importations est de 79 944 Tonnes pour 76 574 Tonnes en 2012 et 67 077 Tonnes en 2011.
Avec l’augmentation probable de la production de riz local induit par la politique d’autosuffisance en riz, les pouvoirs publics envisagent de limiter les importations de riz à 500 000 Tonnes. L’Etat entend aussi indexer les autorisations d’importation de riz à terme à l’achat d’un quota de riz local. Il sera aussi imposé aux structures relevant des services de l’Etat de s’approvisionner en riz local (armée, polices, hopitaux, police etc.). Seulement, ces mesures suffiront-ils à pousser les sénégalais à consommer du riz local ?
Il va falloir modifier progressivement des habitudes alimentaires historiquement bien ancrées. Pour cela, les informations nutritionnelles sur les attributs du riz local ainsi que les commodités liées à sa préparation culinaire doivent faire l’objet d’une communication publicitaire soutenue. Un élément important et non des moindres sera la configuration des prix du riz local car le pouvoir d’achat assez faible des ménages sénégalais pèse déjà sur les décisions d’achat.
Apporter des solutions durables à la problématique du riz local, revient à identifier et financer les chaînes de valeur du riz local les plus efficientes (celles où les acteurs sont spécialisés). Ce ciblage prioritaire aura l’avantage de réduire les biais dans le processus de contractualisation et de permettre un approvisionnement régulier et en quantité du marché. Cette démarche permettra aussi une meilleure implication des importateurs et commerçants dans ces chaînes de valeur. Ainsi l’efficience des coûts au niveau des maillons de la chaîne va conduire à la formation d’un prix rémunérateur pour les acteurs de la chaîne et accessible pour le consommateur.La concurrence entre les chaînes de valeur spécialisées et celles non spécialisées peut permettre au riz local de gagner en compétitivité sur le rapport qualité/prix.
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