mercredi 29 juillet 2015

L' autosuffisance en riz, c’est d’abord pouvoir commercialiser

Avec un taux de couverture des  besoins  en  riz  n’atteignant  pas  30%,  le  Sénégal  doit  importer  du riz  pour  nourrir  sa  population  qui croît sans cesse. Le riz importé nous vient  principalement  d’Inde,  de  la Thaïlande, du Vietnam, du Brésil et de l’Argentine. Selon les données de l’ANSD,  en  2014  le  Sénégal  a  importé en moyenne 959 329 Tonnes de riz pour une valeur CAF de 179 milliards de Fcfa. En 2014, la moyenne  mensuelle  des  importations est de 79 944 Tonnes pour 76 574 Tonnes en 2012 et 67 077 Tonnes en 2011.


Avec l’augmentation probable de la production de riz local induit par la politique d’autosuffisance en riz, les pouvoirs publics envisagent de limiter les importations de riz à 500 000 Tonnes. L’Etat entend aussi indexer les  autorisations  d’importation  de riz à terme à l’achat d’un quota de riz  local.  Il  sera  aussi  imposé  aux structures  relevant  des  services  de l’Etat de s’approvisionner en riz local (armée, polices, hopitaux, police etc.).  Seulement,  ces  mesures  suffiront-ils à pousser les sénégalais à consommer du riz local ?


Il  va  falloir  modifier  progressivement  des  habitudes  alimentaires  historiquement  bien  ancrées.  Pour cela, les informations nutritionnelles sur les attributs du riz local ainsi que les  commodités  liées  à  sa  préparation  culinaire  doivent  faire  l’objet d’une  communication  publicitaire soutenue.  Un  élément  important et  non  des  moindres  sera  la  configuration  des  prix  du  riz  local  car le  pouvoir  d’achat  assez  faible  des ménages sénégalais pèse déjà sur les décisions d’achat.


Apporter des solutions durables à la problématique du riz local, revient à identifier et financer les chaînes de valeur du riz local les plus efficientes (celles  où  les  acteurs  sont  spécialisés). Ce ciblage prioritaire aura l’avantage de réduire les biais dans le processus de contractualisation et de permettre un approvisionnement  régulier et en quantité du marché. Cette démarche permettra aussi une meilleure  implication  des  importateurs  et  commerçants  dans  ces chaînes de valeur. Ainsi l’efficience des coûts au niveau des maillons de la chaîne va conduire à la formation d’un prix rémunérateur pour les acteurs de la chaîne et accessible pour le consommateur.La  concurrence  entre  les  chaînes de valeur  spécialisées et celles non spécialisées peut permettre au riz local de gagner en compétitivité sur le rapport qualité/prix.

à lire:  Autosuffisance en riz au Sénégal

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